MUMBAI:
Après une nuit en train, nous voici à
Mumbai (Bombay), d'où Lucile repart en France. Mumbai est la ville
la plus occidentale que nous ayons vue en Inde avec ses grandes
artères et sa circulation (presque) organisée mais il y a toujours
quelques vaches. Elle compte également de nombreux bâtiments datant
de la période de colonisation anglaise.
Avant son départ, nous allons visiter
le Mani Bhavan, un petit musée sur le Mahatma (la grande âme)
Gandhi. Le musée est dans la maison que Gandhi utilisait lors de ses
visites à Bombay. Il regroupe des photos, des objets ayant appartenu
à Gandhi ainsi que des lettres écrites par lui. Au deuxième étage,
il y a également une vingtaine de petites scénettes retraçant les
grandes étapes de la vie du Mahatma depuis son départ pour
l'Angleterre, son passage en Afrique du Sud, ses passages en prison
en Inde au cours d'un desquels sa femme est morte, sa lutte pour
l'indépendance et sa mort.
Le musée est gratuit, chacun donne ce
qu'il veut et il vaut le détour.
En fin d'après-midi, nous nous rendons
dans un salon de beauté près de l'hôtel pour nous faire faire des
tatouages au henné (nous en avions déjà eu à Jaïpur). Aurore se
fait faire un bras et Lucile fait les deux (comme elle n'a pas de
mari dont elle doit tenir le bras selon la patronne).
Puis en début de soirée, nous allons
vers la Gateway of India, une arche de triomphe construite pour
commémorer la visite du roi Georges V en 1911.
Après avoir déposé Lucile à
l'aéroport de Mumbai le 17 Août, nous allons nous balader un peu en
ville et allons voir la gare Victoria Terminus, renommée Chhatrapati
Shivaji Terminus. Cette magnifique et imposante gare est la plus
fréquentée d'Asie. Elle a été finie en 1887, soit 34 ans après
que le premier train ait quitté les lieux pour la première fois.
Puis nous allons voir les monuments de
la Haute Cour et de l'Université qui sont magnifiques également.
Après ces visites, nous nous préparons
à partir pour Goa.
GOA:
Nous avons, pour la première fois en
Inde, fait le trajet en bus. Et bien, on comprend vite pourquoi les
trains indiens sont pleins plus d'une semaine à l'avance et pas les
bus!
Tout d'abord, on ne nous laisse pas
mettre nos bagages dans la soute et après avoir insisté pour
obtenir une explication, on finit par nous dire qu'il y a eu des vols
et que nous les touristes ont fait des histoires quand ça se produit
(oui, étonnement nous n'aimons pas nous faire voler nos affaires).
Du coup, on se retrouve à devoir caser nos sacs à nos pieds, ce qui
nous laisse beaucoup moins de place pour étendre les jambes étant
donné que nous sommes dans des compartiments lits.
Nous sommes malheureusement à
l'arrière du bus, ce qui veut dire que non seulement nous avons la
joie de ressentir tous les trous, dos d'âne, … que le bus franchit
en nous catapultant (oui, oui) littéralement de notre lit mais en
plus nous sommes dans le sens contraire de la marche, donc dès que
le chauffeur freine brusquement, c'est à dire tout le temps car il
conduit à l'indienne (mal, vite et dangereusement), notre tête va
heurter la cloison. Autant dire que nous n'avons pas beaucoup dormi
et que notre première journée à Goa, nous l'avons passée à nous
reposer.
Goa est un état de l'Inde mais a
d'abord été une colonie portugaise. On le remarque à ses
nombreuses églises ainsi que ses croix croisées sur le bord de la
route. Goa est restée sous domination portugaise jusqu'en 1961.
Pour notre séjour, nous restons à
Anjuna, une petite ville au Nord, pas très loin en scooter de
Panaji, la capitale de Goa et d'Old Goa ainsi que des belles plages
du Nord.
Nous avons loué un scooter, Goa doit
être le seul lieu d'Inde où un non indien peut conduire sans
risquer la mort et il y a même des panneaux d'indications!
Nous allons à la plage, voir le marché
de Mapusa et visiter Pananji et Old Goa.
A Panaji, nous allons voir l'église de
l'Immaculée Conception, une très belle église dans laquelle se
rendaient les portugais lorsqu'ils arrivaient sains et saufs de
Lisbon.
A Old Goa, nous visitons la cathédrale
Sé ou Sainte Catherine la plus grande d'Old Goa et également la
plus grande d'Asie. La construction débuta en 1562 et se termina 90
ans plus tard. Elle contient la plus grande cloche d'Asie, une croix
miraculeuse et un magnifique panneau de bois retraçant la vie de
Sainte Catherine.
Nous avons ensuite été voir l'église
de Saint François d'Assise et la basilique du Bon Jésus où l'on
peut voir les restes de Saint François Xavier, le saint patron de
Goa où il vint en 1541 remettre dans le droit chemin les colons
portugais installés à Goa. Nous y avons aussi vu un Christ
particulièrement martyrisé.
Cette petite escapade de quelques jours
à Goa nous a permit de nous reposer un peu après nos nombreux
déplacements dans le Nord de l'Inde.
Goa, ce n'est pas vraiment l'Inde, en
tout cas Anjuna. Tout y est beaucoup plus calme, la plupart des
gens font la sieste entre 12 et 16h et on y est beaucoup moins
sollicité.
Il y fait beau quasiment tout le temps
(même lorsqu'il pleut, cela dure deux heures avant que la pluie ne
laisse la place au soleil) et la végétation très luxuriante nous
fait du bien après le désert du Rajasthan et la ville.
Goa est surtout réputée pour ses
plages. Bon, après avoir fait la Thaïlande, rien à voir, le sable n'est pas blanc et l'eau beaucoup moins claire mais c'est néanmoins
très agréable de lézarder au soleil après un bain de mer
rafraichissant.
Après cette petite pause, nous
repartons sur Mumbai en bus (mais avec des suspensions d'une
meilleure qualité) d'où nous prenons un train le 26 Août pour
Varanasi.
VARANASI :
Nous arrivons à Varanasi le 27 Août
au matin. Cette ville sera la dernière étape de notre voyage en
Inde mais aussi de notre voyage tout court car nous prendrons un
train le 30 au soir direction New Delhi où nous arriverons le 31
dans la matinée pour prendre notre avion de retour le soir même.
Varanasi, dernière ville donc, mais
pas la moindre. Anciennement Bénarès, c'est la ville sacrée des
hindous, la ville du dieu Shiva et du Gange, la ville qui accueille
des centaines de milliers de pèlerins tous les ans.
Pour se rendre compte de l'ampleur de
la ferveur religieuse, nous nous rendons tôt le matin sur les « ghats ».
Ce sont de grands escaliers en pierre qui descendent dans le Gange où de nombreux hindous se rendent au petit matin pour se baigner dans le
fleuve sacré et prier les dieux. Normalement les escaliers
recouvrent tout le bord du fleuve et il est possible de passer d'un
ghat à un autre en longeant le fleuve mais le Gange est en crue et
des escaliers, il ne reste que quelques marches. Nous devons donc
repartir sur nos pas et trouver notre chemin dans le labyrinthe de
ruelles afin de changer de ghat.
Les ghats sont très différents les
uns des autres car chacun d'eux à une signification particulière.
Certains sont destinés à un dieu précis, d'autres sont historiques
et quelques uns sont réservés aux crémations. Nous ne visitons pas
tous les ghats, car il y en a près d'une centaine, et nous nous
concentrons sur les principaux. Le « main ghat » (ghat
principal) est le plus proche de notre guesthouse et c'est aussi
celui qui attire le plus de monde le matin. Des centaines d'indiens
se préparent à prendre leur bain, achètent des fleurs pour les
offrandes, plongent dans le fleuve ou se sèchent au soleil et c'est
un vrai parcours du combattant pour se frayer un chemin au milieu de
cette foule. Il nous faut aussi repousser les demandes constantes des
bateliers qui veulent nous emmener faire un tour sur le fleuve.
Non pas que le tour en bateau soit une
mauvaise idée (voir plutôt une bonne expérience) en temps normal
mais nous sommes en période de mousson, le fleuve est très haut
et un courant très fort a occasionné de nombreux accidents et la
police a interdit la navigation. Néanmoins, nous sommes en Inde et
les bateliers vous expliquent que la police et bien.... elle accepte
les « soft drink » (cf: relire l'article sur le Lesotho
pour comprendre! ).
Nous ne prenons pas de risque et puis
avec le Gange si haut, la balade perd certainement de son charme.
Nous changeons de ghat deux ou trois
fois puis nous arrivons au Manikarnika ghat qui est le ghat des crémations.
Ici les photos sont interdites (même si on nous explique que c'est
négociable...) et nous assistons à l'impressionnant rituel des
crémations.
Pour bien comprendre l'ampleur du
phénomène voici quelques chiffres : le feu sacré qui sert à
allumer les buchers n'a jamais été éteint depuis 300 ans. Il y a
entre 200 et 300 crémations par jour. Il faut 200Kg de bois pour une
femme et 300Kg pour un homme. Le corps brûle environ 3 heures avant
que les cendres ne soient répandues dans le Gange.
Beaucoup de gens meurent à Varanasi car
la croyance hindou veut que si vous mourrez dans la ville, vous ne
vous réincarnez pas et allez directement au paradis.
Les corps arrivent, enveloppés dans un
tissu (blanc pour les hommes, blanc ou jaune pour les veuves et rouge
pour les femmes dont le mari est toujours vivant), sur des sortes de
brancards en bambou recouverts de fleurs. Le brancard est alors
immergé dans l'eau pour « laver » le corps et est
ensuite amené sur le bucher pour être brulé.
Une crémation peut couter très cher
en fonction du type de bois choisi. Le bois normal se vend autour de
100/150 roupies le kilo (entre 1 et 2€) mais le bois le plus sacré
(le bois de santal) atteint 1000 roupies le kilo. La plupart des
buchers sont composés de mélange de bois afin d'offrir du bois
sacré au défunt sans dépenser une fortune.
Une fois la crémation finie, les
cendres sont jetées dans le fleuve.
Les jeunes enfants ainsi que les
Brahmans (les famille sacrées) ne sont pas brulés (car ils n'ont
pas besoin d'être purifiés) mais sont directement immergés au
milieu du fleuve.
Nous nous baladons encore un peu dans
les ruelles de la vieille ville dans lesquelles on se demande comment
il est humainement possible de supporter ce rythme de vie plus de
quelques jours. La chaleur ambiante n'y est pas étrangère mais
c'est surtout la cacophonie des klaxons, des cris, des moteurs de
moto combinée à une forte densité de gens dans des ruelles vraiment
étroites qui fatiguent rapidement. Même si c'est aussi ce qui fait
que Varanasi est une ville extraordinaire à découvrir et pleine de
vie.
Un peu plus au sud de la vieille ville
se trouve l'université dans laquelle un petit musée d'art se
visite. Au final, rien de très fascinant en dehors de quelques jolis
objets et peintures. Nous n'y passons pas beaucoup de temps et
partons visiter quatre temples dans le quartier.
Ici aussi photographies interdites
(comme souvent dans les temples hindou) mais nous visitons le temple
des singes dédié au dieu Anuman (le dieu singe) qui est aussi le
lieu de vie de nombreux.... singes ! Bravo !
Nous visitons deux autres petits
temples moyennement intéressants puis nous arrivons au temple Tulsi Manas plus impressionnant. C'est un grand bâtiment de marbre blanc à
l'intérieur duquel la vie de Rama (un autre dieu) est écrite sur
les murs. Quelques peintures avec des légendes en anglais nous
permettent de suivre un peu l'histoire.
Au fond du temple, nous trouvons une
salle remplie d'automates qui retracent aussi quelques passages de la
vie de Rama. C'est très drôle car nous avons la sensation de nous retrouver dans l'attraction de Disneyland Paris au milieu des poupées
qui dansent.
Le soir du 28 Août, nous avons prévu
de manger avec nos hôtes de la guesthouse. Ces derniers, étant au
courant qu'aujourd'hui est l'anniversaire de nos 2 ans de mariage,
nous ont préparé une mini cérémonie ainsi qu'un beau
gâteau. Nous devons donc échanger d'énormes colliers de fleurs qui
sentent vraiment bon et nous échanger un morceau du gâteau en même
temps (ce qui donnera lieu à un bon fou rire et une photo bien
moche!).
Nous partageons ensuite le diner avec
Harish (notre hôte), sa femme Malika, Carole et Roberto, un couple
de luxembourgeois qui sont aussi dans la guesthouse. Malika est une
excellente cuisinière et nous mangeons le meilleur repas indien
jusqu'à maintenant.
La journée du 29 étant incluse dans
la description de nos activités à Varanasi, nous voici donc au 30
Août ! Et nous sommes fiers de vous annoncer que le blog est
désormais à jour !!! Un petit pas pour l'humanité mais un grand
pas pour nous.
Donc aujourd'hui au programme : on y va
cool, Julien ira surement en ville faire quelques photos pendant
qu'Aurore se fera des tatouages au henné avant le retour en France.
Car ce soir nous avons notre train à 19h15 direction New Delhi où
nous arriverons demain matin puis nous nous rendrons à l'aéroport
pour prendre notre avion le soir (à 2h du matin...).
Nous arriverons à Francfort où nous
changerons d'avion pour arriver à Paris à 12h15 !!! Charles de
Gaulle, terminal 2D, vol Air France AF1519. Venez nombreux !