lundi 30 avril 2012

Bilan : Bornéo (Sarawak, Brunei et Sabah)



Un tour à deux à Bornéo c'est:
  • 2 vols intérieurs
  • 2 pays
  • 3 parcs nationaux 
  • 400km en voiture/bus (pas énorme pour une fois)
  • Plus de 650 photos/vidéos prises

Informations diverses concernant Bornéo :

L'île de Bornéo est séparée entre trois pays. La Malaisie possède la partie Nord (Sarawak et Sabah) à l'exception du petit territoire de Brunei, sultanat indépendant très riche grâce au pétrole. La plus grande partie (partie Sud) appartient à l'Indonésie (dont le nom indonésien est Kalimatan). 
Nous ne sommes pas allés dans la partie indonésienne car il est moins facile d'accéder dans la forêt faute d'infrastructure et nous n'avions pas le temps de visiter toute l'île qui est gigantesque. C'est quand même la 4ème plus grande île du monde (743,330 km carré c'est presque 100,000 km carré de plus que la France).

Bornéo est en revanche la plus grande île de forêt tropicale au monde et sa nature, encore très préservée, fait qu'un nombre exceptionnel d'espèces animales et végétales y prospèrent. Il est dit qu'à Bornéo, toutes les expéditions scientifiques menées dans la forêt ont chacune découverte une ou plusieurs espèces jusque là inconnues. Et il en reste certainement des centaines à découvrir !
C'est bien sur le royaume des Orang Outan, ces grands singes roux dont le comportement et les traits "humains" sont troublants à chaque rencontre.

La monnaie dans la partie Malaisienne est le Ringgit Malaisien (MYR) et 1€ = 4 MYR.
La monnaie à Brunei est le Brunei Dollar (B$) et est aligné sur le Singapore Dollar : 1€ = 1,6 B$.

Le coût de la vie dans l'île n'est pas très cher surtout pour la nourriture. Des hébergements à prix correct peuvent être trouvés mais il est nécessaire de les chercher un peu. 
Concernant les transports, l'avion reste privilégié surtout que la compagnie MAS Wings, qui possède de petits avions à hélices, propose des tarifs abordables. Vous pouvez toujours prendre des bus et/ou des bateaux qui coûtent un peu moins cher. 
Pour se rendre au Mulu, prendre l'avion est la seule option. (Des bateaux existent mais ils sont plus longs, deux jours environ, et vraiment plus chers). 

Le Sarawak est beaucoup moins touristique que le Sabah. Même si l'île devient de plus en plus touristique, il est encore très facile d'être les seuls étrangers dans certains endroits, ce qui facilite grandement les relations avec la population. 


Les 5 choses que l'on a préférées :
  • La population très accueillante 
  • La nature omniprésente et sauvage
  • La rencontre avec les Orang Outan
  • La facilité pour organiser des choses sur place
  • La sortie des chauves souris au Gunung Mulu

Les 5 choses que l'on a le moins aimées :
  • Kota Kinabalu (aucun intérêt vraiment)
  • Les ferrys de Labuan (Brunei -> Labuan et Labuan -> Kota Kinabalu)
  • Les sources d'eau chaude de Poring (Les sources ne sont vraiment pas top mais le parc est vraiment sympa)
  • Les sangsues du Mulu
  • Même en cherchant bien, nous ne trouvons pas une cinquième déception ...

Les choses 5 que l'on aurait aimé faire :
  • Plongée à Sipadan ! (Le meilleur site de plongée au monde. Mais il était trop loin de notre itinéraire)
  • Faire un "hug" à un Orang Outan ! (Un peu trop dangereux...)
  • Faire le parcours aventure dans les grottes du Mulu.
  • Monter au sommet du Mont Kinabalu (plus haute montagne de l'île, 4095m) mais nous étions trop épuisés après les pinnacles. Bravo à Sonia (cousine de Julien qui habite Singapour) et Benjamin (son mari) qui l'ont gravi il y a 2 semaines.
  • Approcher les "Hornbill" (des oiseaux emblématiques de l'île qui ont de très gros becs) en liberté.


Le coup de gueule : 

Chose promise, chose due : Nous avions dit que nous reviendrions sur un aspect de Bornéo moins glorieux, l'huile de palme.

La culture de l'huile de palme en Malaisie, Indonésie et particulièrement à Bornéo s'est fortement développée ces dernières années. Elle est utilisée dans énormément de produits que nous aimons beaucoup (comme le nutella !) et l'appât du gain a poussé les agriculteurs à étendre leur exploitation sur des parcelles absolument gigantesques, et nous vous le donnons en mille, en détruisant la forêt dans des proportions inimaginables.
Nous avons véritablement compris l'impact de cette culture avec le vol Mulu -> Miri. Nous sortions tout juste de quatre jours dans la jungle et cela nous a beaucoup marqués. Nous regardions le parc en dessous de nous quand soudain nous sont apparus des champs de palmiers. Qui plus est organisés façon ville américaine, c'est à dire que le paysage ressemble à un immense champ de lignes droites qui se coupent à angle droit. A côté, les lignes de Nazca font pâle figure ...
Aussi loin que portait la vue, nous ne voyons que cette gigantesque anomalie. Et, nous le rappelons, nous étions dans un avion bien loin du sol donc la vue portait vraiment loin.

L'impact écologique est certainement bien plus grand que les informations que l'on a sur ce sujet. Et sur Bornéo l'impact est d'autant plus grand que de nombreuses espèces uniques au monde sont habituées à une nature sauvage et ancienne et qu'un bouleversement d'une si grande ampleur et de façon aussi rapide ne peut qu'être nocif.
D'autant qu'il semble que la partie Indonésienne de l'île est bien plus touchée par la déforestation que la partie Malaisienne .... Cela fait peur, très peur.
Pour vous donner une estimation : 98% des forêts humides indonésiennes, donc principalement Bornéo, auront disparu d'ici 2022 si la croissance ne diminue pas. Autant dire que les Orang Outan et des milliers d'autres espèces n'y résisteront certainement pas.

Cette huile est en plus en partie nocive pour la santé (moins que la graisse animale mais plus que l'huile d'olive ou de tournesol) et agit directement sur la sensation de satiété (quand nous n'avons plus faim) en réduisant celle-ci. Manger plus pour avoir plus faim.... on aura tout vu.

Pour conclure, les gouvernements asiatiques ne sont pas prêts de ralentir les productions par souci écologique étant donné que ceux-ci sont extrêmement corrompus. Peut être que les solutions résident, en partie, dans notre façon de consommer... même si la principale solution devra venir des producteurs. Voici un exemple : "Vivre un an sans huile de palme" , certes extrême, mais certains points peuvent être repris pour déjà diminuer un peu notre consommation.

Nous ne sommes pas particulièrement écologistes, mais voir cette île d'une richesse naturelle incomparable se faire détruire à ce point pour des intérêts économiques nous a profondément touchés et, quelque part, révoltés.

Carte :

Afficher Bornéo sur une carte plus grande


Le mot de la fin :

Bornéo est une destination où il faut aller maintenant ! Il y a 10 ans, ce devait être encore mieux. Le tourisme y est encore "peu" développé dans la plus grande partie de l'île et il reste encore de la forêt.
Nous pensons que dans les dix prochaines années, Bornéo deviendra une destination majeure du tourisme. Un peu comme la Malaisie continentale l'est aujourd'hui.
Si vous voulez avoir la chance de profiter des merveilles de Bornéo dans un cadre authentique, allez-y rapidement.


samedi 28 avril 2012

Brunei, Labuan, Sabah: fin du voyage à Bornéo

Brunei:

Après avoir quitté le parc national Mulu, nous passons rapidement par Miri pour traverser la frontière direction le sultanat de Brunei Darussalam où nous allons passer deux jours.

Mardi 13 Mars 2012:

A Brunei, nous restons à Bandar Seri Begawan la capitale, où il y a de nombreuses mosquées (nous sommes dans un pays musulman) et l'une des plus célèbres est la mosquée Omar Ali Saifuddin. C'est une très belle mosquée possédant un joli plan d'eau sur lequel est construit un bateau.
Par contre, les visites sont très limitées du fait des horaires des prières et l'on ne peut se tenir qu'à l'entrée de la mosquée et ne faire que quelques pas à l'intérieur mais sans prendre de photos. Mais elle possède une magnifique coupole de vitrail bleu. Et bien sur, pour pénétrer dans la mosquée, il faut que les cheveux d'Aurore soit couvert et également qu'elle mette une grande robe noire couvrant ses bras et ses jambes.


Bandar Seri Begawan possède le plus grand watervillage (village sur l'eau) au monde. Pour se déplacer dans le village, il faut forcément à un moment donné utiliser une embarcation même si beaucoup d'habitations sont reliées entre elles par des passerelles. Mais de nombreux bateaux passent et leurs conducteurs proposent des tours du village.
Nous décidons d'en attraper un qui nous fera découvrir le village et nous emmènera voir quelques singes dans les mangroves qui bordent la ville.


Mercredi 14 Mars 2012:

Aujourd'hui, nous visitons le musée du sultan de Brunei car oui, il possède son propre musée. Ce qu'on peut y voir ? Tout d'abord une petite rétrospective de sa vie (photos du temps où il était à l'école, son uniforme, photos de son mariage et de son couronnement,...) puis un grand nombre de cadeaux offerts par les pays étrangers ou des provinces du sultanat de Brunei. Et il y en a beaucoup, cela passe par des vases, des sculptures, des peintures, des dagues mais aussi des reconstitutions miniatures de différentes mosquées en marbre,.... En tout cas, ça en jette et on se dit qu'il a bien fait de créer un musée car cela ferai beaucoup de bazar à ranger! Malheureusement, nous n'avons le droit de prendre de photos dans le musée qu'à l'entrée où se trouve le char qui transporta le sultan pour son couronnement.


Nous partons ensuite pour Kota Kinabalu (KK, prononcer à l'anglaise: KayKay, c'est plus classe qu'en français !), la principale ville malaysienne de Bornéo.
Pour rejoindre KK, nous devons prendre un premier bateau pour Labuan, une île malaysienne possédant un port franc (c'est à dire détaxé), puis un deuxième pour KK. Nous décidons de passer une journée à Labuan pour visiter un peu.

Labuan:

Jeudi 15 Mars 2012:

Nous voici sur la petite île de Labuan, île malaysienne mais possédant un statut particulier car elle est considérée comme zone franche, c'est à dire, sans taxe, ce qui permet de payer (surtout pour les marchandises comme l'alcool et les cigarettes) moins cher.Mais cette île ne possède pas que ça.
Comme elle n'est pas grande, nous louons un scooter pour aller la visiter. Premier arrêt, une grande cheminée construite très certainement à l'époque de la domination anglaise, personne ne sait pourquoi elle a été construite et aucune trace de suie n'a été retrouvée dessus ce qui laisse supposer qu'elle n'a jamais servie. C'est le mystère de la cheminée.
Deuxième arrêt, un centre animalier uniquement pour oiseaux. Ils ont énormément de races d'oiseaux dont une dit « hello » ainsi que des hornbills. Ils possèdent deux immenses volières permettant de laisser les oiseaux en semi liberté ce qui fait qu'on passe tout prêt de grues chinoises, de hérons et d'un paon, c'est assez sympa.




Après ça, nous mangeons un bout puis allons nous poser prêt d'une plage pour une sieste.
Nous partons le lendemain pour Kota Kinabalu en Sabah.

Sabah:

Nous passons une journée à Kota Kinabalu avant de partir pour Poring. A Kota Kinabalu, il n'y a pas grand chose à faire et la ville n'est absolument pas conçue pour les piétons.

Dimanche 18 Mars 2012:

A notre arrivée à Poring, la veille, nous sommes allés faire un tour aux sources d'eau chaude que possède la ville. Nous avons été un peu déçus après celles d'Agua Callientes (Pérou) et celles de Nouvelle-Zélande. Il s'agit de petits bassins pour une à deux personnes que l'on remplit à la manière d'une baignoire et comme les bassins sont quand même assez profonds, il faut attendre un peu. De plus, comme c'est le week-end, il y avait beaucoup de monde.

Aujourd'hui, nous avons décidé de faire la canopée, c'est à dire une marche à la cime des arbres sur des ponts de cordes, celle-ci est assez petite mais c'est sympa à faire.



Quand nous redescendons, nous passons par une volière pleine de papillons. C'est vraiment superbe de voir tous ces papillons et Julien passe un temps fou à les prendre en photo.




Lundi 19 Mars 2012:

Nous repartons sur KK mais sur le chemin, nous avons la chance de voir une rafflesia. Il s'agit de la plus grande fleur au monde qu'on ne trouve qu'en Malaisie et aux Philippines. Son mode de vie est comparable à celui d'un champignon, c'est à dire qu'elle parasite une plante pour pouvoir grandir. La pollinisation est garantie par les mouches attirées par l'odeur de viande en décomposition que la fleur dégage. Heureusement, celle que nous voyons est encore très jeune et ne sent donc pas encore très fort.



Julien est ravi, il voulait absolument voir une rafflesia et a même créé une danse des rafflesias (faites des mouvements avec vos bras à demi levés vers la gauche puis la droite puis l'inverse en scandant « Rafflesia, rafflesia ») qui a apparemment fonctionné...!


Après un nouveau passage par KK, nous prenons l'avion pour Kuala Lumpur où, après un petit arrêt pour aller voir les Petronas Tower, nous prenons l'avion pour Bali.


mercredi 18 avril 2012

Mulu et la montée aux Pinacles



Mardi 6 Mars 2012:

Nous arrivons en début d'après-midi au parc avec Linda et Tarek que nous avons retrouvés pour prendre l'avion et nous renseignons sur un trek de trois jours qui permet de monter voir des pinacles (des grands rochers acérés qui sortent de la forêt). Le parc n'a plus de guide disponible pour nous emmener mais ils nous expliquent que nous pouvons prendre un guide indépendant dans la ville. Après s'être renseignés, il n'y a pour l'instant aucun guide de disponible mais nous devons repasser plus tard car une personne du village doit passer des coups de fil.

En attendant, nous partons faire une visite guidée (contrairement au Bako, au Mulu, la plupart des visites sont à faire obligatoirement avec un guide) de deux grottes: The Deer Cave et The Lang Cave. Elles abritent toutes les deux des colonies de chauves-souris et la Deer Cave est la grotte avec l'entrée la plus large du monde (en fait, la deuxième plus large derrière une grotte au Vietnam mais cette dernière n'est pas encore reconnue officiellement).
Autre curiosité à l'intérieur de la Deer Cave, quand on regarde l'entrée on peut apercevoir un visage familier.


Après une balade de 2h30, nous ressortons pour voir une des particularités du Mulu, la sortie des chauves-souris. Celles-ci sortent par gros groupes et pour dérouter un possible prédateur, elles se déplacent comme un serpent, elles se mettent en formation et font des ondulations. C'est assez impressionnant!
Sur le chemin du camp nous croisons plein de petites bêtes mignonnes (ou pas).



Après tout ça, nous rentrons au camp et allons voir si nous avons un guide ou pas. Apparemment le coup de fil n'a rien donné et nous ne pourrons donc pas aller voir les pinacles. Mais il y a plein de choses à faire dans le parc et éviter un trek sur trois jours n'est pas pour déplaire à Linda et Aurore.
C'était sans compter sur la légendaire organisation malaysienne... à 22h, un guide se présente et nous dit qu'il peut nous emmener faire les pinacles pour un prix très intéressant. Les garçons font alors leurs yeux doux et les filles cèdent! Nous partons demain matin.


Mercredi 7 Mars 2012:

Nous nous levons tôt afin de faire nos sacs et de faire quelques courses car dans le prix ne sont pas compris les repas. Puis nous allons rejoindre notre guide pour prendre un bateau.
Premier arrêt: un village traditionnel. Les habitants étaient des nomades jusqu'à ce que le Mulu soit déclaré parc national. Ils n'y ont alors plus eu le droit d'y vivre et le gouvernement leur a alors construit des maisons de l'autre côté du fleuve. Du coup, les habitants se sont sédentarisés et très peu d'entre eux repartent régulièrement dans la forêt. Les coutumes et traditions se perdent un peu car les jeunes ne veulent pas vivre comme leurs grands-parents.
Au centre du village, se tient un petit marché ainsi qu'un stand où l'on peut essayer le tir à la sarbacane, Julien fait d'ailleurs un essai assez réussi!


Deuxième arrêt: visite de deux grottes: The Clearwater Cave et The Wind Cave. La Clearwater Cave est une grotte traversée par une rivière très claire (d'où le nom) et très froide et la Wind Cave est parcourue par un léger courant d'air très rafraichissant ce qui laisse supposer que la grotte possède un deuxième passage mais qui n'a pas été trouvé.

Après cette visite des grottes, nous mangeons puis nous reprenons à nouveau le bateau pour rejoindre le début du trek de 8km qui nous emmène au camp 5, le camp d'où démarre la randonnée pour les pinacles et où nous allons passer deux nuits.
Le niveau de l'eau étant très bas et comme nous sommes nombreux dans le bateau (nous deux, Tarek et Linda, un autre couple, le guide et le conducteur du bateau), les garçons doivent descendre quatre fois afin de pousser le bateau et sont donc mouillés jusqu'à la taille.
Nous attaquons nos 8 km de marche dans la forêt. Il fait très chaud et humide et cela ne s'arrange pas avec l'arrivée de la pluie au bout d'une heure. Nous finissons donc sous la pluie et plaignons ceux qui montaient aux pinacles aujourd'hui.

Le camp 5 est un camp très basique, grands dortoirs de 10 places chacun où l'on nous donne un petit matelas (pour un petit supplément on a droit à un deuxième matelas et pour un autre petit supplément à une moustiquaire) et pas d'eau chaude.

Le soir, nous avons droit au briefing avec notre guide qui nous conseille de prendre 3L d'eau chacun car même si le sommet n'est pas très élevé (1175m, nous sommes à 50m), on n'y arrive en seulement 2km400 donc ça grimpe dur. Problème, comme nous n'avons pas été prévenus avant de partir, nous n'avons qu'une bouteille d'1L5 et deux gourdes qui font 1L75 en tout. Au camp, ils ont des bouteilles d'eau en réserve mais comme notre groupe a fait le briefing en dernier, il n'en reste plus! Heureusement, un couple de français qui a monté les pinacles le jour même nous donne une de leurs bouteilles! Nous partirons donc avec environ 5L d'eau.


Jeudi 8 Mars 2012:

Lever 5h30 afin de partir à 6h45. Aujourd'hui, heureusement, il ne pleut plus.

La marche débute par 200m de plat, la seule partie cool du trek. Tout de suite après ça grimpe. Et sec!
On a un premier arrêt à 500m (nous parlons en distance et non en altitude) puis un deuxième à 900m. On y est à 7h40, c'est à dire moins d'une heure après notre départ, ce qui est très bien car si cette distance n'est pas parcourue en moins d'une heure, cela veut dire que la montée ne pourra pas être faite dans la journée.
On continue, l'arrêt suivant est à 1200m c'est à dire le milieu du trek et on y laisse une bouteille d'eau pour le retour pour nous décharger et ne pas être tenté de la boire avant la descente.

A partir de là, ça devient difficile pour Aurore et à 1500 mètres, elle se demande si elle va pouvoir continuer. Le problème c'est que comme Julien a tout le matériel photo dans son sac, c'est elle qui a la nourriture, ce qui veut dire que si elle ne monte pas, Julien ne peut pas monter non plus. Et comme il veut vraiment voir les pinacles, on décide d'essayer en montant tout doucement et en faisant des pauses tous les 200m.
On arrive à 2000m à 10h et on attaque un passage plus dur : une série d'échelles et un peu d'escalade de rochers à l'aide de cordes. Heureusement, on est dans les temps, il faut y arriver avant 11h pour être sûr de redescendre avant la nuit.

Le passage des échelles est ardu mais on passe. On croise Linda qui s'est arrêtée 150m avant le sommet car elle a très peur des descentes et commençait à paniquer en voyant tout ce qu'elle aura à redescendre. Puis on croise Tarek qui redescend.
On arrive enfin au sommet à 11h. Et coup de chance, alors que tous les autres qui sont passés devant nous ne les ont vus que dans les nuages, nous avons droit à une belle éclaircie qui permet à Julien de faire ses photos. Nous apercevons aussi une sorte de petit écureuil et des fleurs carnivores.





Maintenant, il faut redescendre. Notre guide qui est monté en tête redescend maintenant avec nous car nous sommes les derniers!
Et là les choses deviennent plus dures car si la montée a été éprouvante, la descente l'est tout autant voir plus dure pour le passage des échelles.
De plus, nous avons eu droit à deux épisodes pluvieux pendant les 5h que nous ont pris la descente.
Le moments forts: les deux chutes d'Aurore, la chute de Julien (rien de grave dans tous les cas), le manque d'eau (forcément quand on part avec un litre de moins) et la non efficacité de notre guide qui a 15h30 alors que nous sommes à 900m du camp, nous dit qu'il va repartir sur le camp 5 sans nous attendre (et là avec espoir, on se dit qu'il va nous ramener de l'eau) et que si on n'est pas de retour vers 5/6h, il viendra voir où on est. On n'y croyait pas mais il l'a fait!

Nous avons fini par rejoindre le camp à 16h30 assoiffés et trempés car nous avons fini sous la pluie.
En tout 10h de randonnée dont 9 de marche.


Vendredi 9 Mars 2012:

Aujourd'hui, alors que nos courbatures débutent, nous repartons à 8h30 pour nos 8km de marche pour rejoindre le bateau pour retourner à Mulu. Et cette fois ci, nous n'avons pas de chance, il pleut pendant les 2h que nous a pris cette randonnée.
Et pour couronner le tout, nous avons eu droit à des sangsues. Julien en a eu une sur le bras et une sur la nuque et Aurore une sur la jambe.

Quand nous reprenons le bateau, la pluie s'est arrêtée. Nous arrivons à Mulu en début d'après-midi. Le soir, nous prenons un verre avec Tarek et Linda qui repartent le lendemain tandis que nous avons notre avion le jour d'après pour Miri.