mardi 19 juin 2012

Bilan Laos


Un tour à deux au Laos, c'est :
  • 18 jours dans le pays
  • Plus de 650 photos/vidéos
  • Beaucoup de bières Lao
  • 1 longue journée de kayak
  • Plus de 1500km en bus/scooter et plus de 150km en bateau/kayak

Informations concernant le Laos :

La capitale est Vientiane et les autres villes importantes sont Luang Prabang, Vang Vien, Savannaketh et Pakse.

La monnaie est le Kip Laotien (LAK) : 1€ = 10 000 LAK.
Le coût de la vie est très bas, vous trouverez facilement des chambres entre 25000 et 50000 LAK la nuit pour deux avec salle de bain (eau froide) sauf à Vientiane qui est un peu plus cher du fait de sa proximité avec la Thaïlande.
Comme partout en Asie, il coûte moins cher de manger au restaurant que de faire la cuisine. Un repas classique (riz/soupe + viande + boissons) ne vous coûtera pas plus de 30000 LAK par personne si vous ne mangez pas dans les restaurants touristiques.
Les transports en revanche sont légèrement plus chers. Ceci est certainement dû au prix du pétrole, plus cher au Laos que dans les autres pays frontaliers. Un trajet Vientiane – Pakse en bus couchette confortable vous coûtera 200 000 LAK (20€).
Dernier point, l'artisanat est donné. Sur les marchés, vous trouverez des articles de qualité (pas tous) pour des prix trois fois inférieurs à ceux du Vietnam. Pensez-y dans les négociations avec les vendeurs : Est-ce que négocier 2000 LAK (20 centimes d'euro) est vraiment important ? Pour vous ce n'est pas grand chose et pour eux c'est déjà une petite somme car leurs marges ne sont pas grosses.

Le principal problème que l'on rencontre au Laos est la barrière de la langue. Dans les zones touristiques, vous trouverez toujours quelqu'un qui parle anglais (voir français) mais en dehors il devient vite difficile de se faire comprendre. Prévoyez toujours du temps supplémentaire (1 heure n'est pas un luxe) sur vos trajets et visites pour chercher des informations. Mais une fois que vous avez appris quelques mots de base tels: Sabaïdi (bonjour) et Kopchaï (merci), les relations seront grandement facilitées.
Faites aussi attention à la vie animale si vous conduisez une moto par exemple. Nous avons croisé un certain nombre de touristes qui ont eu des accidents à cause de chiens/cochons/volatiles qui se baladent sur la route sans se soucier des véhicules.

Les Laotiens sont très calmes, zen et un peu timides. Il faut se le rappeler quand vous faites des photos ou vidéos. Au final, ils adorent être pris en photo mais au début ils sont très timides, allez y en douceur et passez quelques minutes à essayer de parler avec eux avant de demander l'autorisation pour des photos peut être une bonne approche.
Les Laotiens se lavent dans les rivières et les cours d'eau. C'est typique, c'est dépaysant mais c'est aussi leur intimité. Vous aimeriez qu'on viennent vous photographiez pendant votre douche ? Le respect étant la règle de vie principale dans le pays, vous aurez un contact plus facile si vous en faites preuve.

Enfin les Laotiens sont un peu mous. Le délai d'attente moyen d'un plat au restaurant se situe entre 30 et 45 minutes, pour les plats basiques. Un de nos hôtes cambodgiens nous a fait part de sa théorie sur le sujet : Les Laotiens seraient mous car ils mangent trop de riz gluant ! Et à y réfléchir ce n'est peut être pas faux. Quelques bouchées de riz gluant vous plombent l'estomac et une bonne sieste s'impose. Le Laos est donc le pays où l'on prend son temps. Ne jamais être pressé et se détendre est la meilleure façon de profiter totalement de ce magnifique pays.


Les 5 choses que l'on a préférées :
  • Luang Prabang
  • Les cascades magnifiques à travers tout le pays
  • Le mode de vie « cool » des Laotiens
  • Le séjour détente aux 4000 îles
  • La vie traditionnelle laotienne du plateau des Bolovens.
Les 5 choses que l'on a le moins aimées :
  • Le bus après la frontière Vietnamienne
  • Le manque de trajet en bateau sur le Mékong
  • La ville de Pakse où il n'y a rien à faire
  • Et nous n'arrivons pas à trouver autre chose !
Les 5 choses que l'on aurait aimé faire :
  • Un trek dans le nord à la rencontre des ethnies des montagnes
  • Venir pendant la saison du café dans les Bolovens
  • Essayé la « Gibbon experience ». Des chambres dans les arbres au milieu des singes.
  • Faire une belle croisière sur le Mékong (trop cher)
  • Visiter la partie est du pays (la région montagneuse qui fait frontière avec le Vietnam)
Le Laos est le pays que nous préférons en Asie du Sud-Est (nous sommes en Thaïlande quand nous écrivons ce bilan, donc nous avons fait tous les pays prévus dans cette région) pour son calme, ses paysages et sa culture magnifique et pour sa relative facilité d'accès sans être une usine à touristes. Un pays à découvrir ! Mais à découvrir lentement.

Carte :


Afficher Laos sur une carte plus grande



vendredi 15 juin 2012

Le Mékong

S'il est un fleuve en Asie du Sud-est dont le nom résonne comme un appel à l'aventure, c'est bien le Mékong. Prenant sa source dans les montagnes Tibétaines, il s'écoule sur plus de 4800km à travers cinq pays (Chine, Birmanie, Thaïlande, Laos, Vietnam) permettant le transport et la vie de centaines de milliers de gens tout au long de son chemin.
Mais c'est au Laos que celui-ci révèle sa véritable utilité car il parcourt tout le pays du nord au sud et la vie laotienne dépend, en grande partie, de ce fleuve car depuis toujours la « rivière éternelle » a nourri cultivateurs et pêcheurs qui alimentent le Laos en nourriture.

Le fleuve a aussi permis à des grandes villes de voir le jour. Toutes les villes principales du Laos se situent sur le chemin du Mékong car le transport fluvial, aujourd'hui pratiquement arrêté, a permis des échanges commerciaux importants avec le Cambodge et la Thaïlande et a pallié en partie au manque d'accès à la mer du Laos.

Il semble aussi que la lenteur à laquelle s'écoule le fleuve donne le ton au rythme de vie du pays. Au Laos, tout le monde prend le temps de vivre tranquillement, un peu à l'image des nombreux troupeaux de buffles qui vous regardent passer d'un oeil peu intéressé.

Il y a donc beaucoup de vie autour du Mékong mais une vie calme et prospère sans être luxueuse, sans vitesse et sans mollesse, sans pression et sans nonchalance, simplement. Et nous nous laissons prendre sans regret dans ce mode de vie particulièrement agréable.

Jugez par vous même ! (N'hésitez pas à modifier la qualité de la vidéo, en cliquant sur le petit engrenage en bas de la vidéo, car vous pouvez la voir en version HD).


jeudi 14 juin 2012

Sud Laos, des cascades et des îles


Après une nuit dans un bus très confortable (cf: photo), nous arrivons à Paksé, la « capitale » du sud du Laos donc une grande ville, enfin grande... 70000 habitants ce qui, pour le pays, est très grand.
Nous sommes en pleine basse saison et la plupart des hôtels, à l'image de la ville, sont déserts. Nous supposons qu'en période touristique les marchés de nuit doivent être beaucoup plus fournis et que les activités ne manquent pas mais, malheureusement pour nous, la ville n'offre rien de très excitant.


Aussi nous décidons de louer un scooter pour partir dans le plateau des Bolovens pour quelques jours. Cette région, en dehors des circuits touristiques classiques, est réputée pour son côté très traditionnel, son calme et ses plantations de café.
Avant de commencer la journée, nous prenons un petit-déjeuner au « Bolaven Coffe », un café appartenant à une ferme écologique qui produit du café dans le plateau tout en aidant les fermiers à développer une activité propre et viable. Un bon concept et en plus la nourriture est très bonne (le café aussi bien sur).

Nous voilà partis sur notre scooter pour 3 jours et 2 nuits dans le plateau. Nous avons laissé nos gros sacs à Paksé et ça fait du bien ! Porter sa maison sur le dos c'est sympa mais des fois on est bien content de s'en séparer.

Première étape : « Phaxuam Cliff » à 2 heures de route environ. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, juste qu'il y a une cascade (il y en a beaucoup dans la région des Bolovens). Nous arrivons dans un lieu très calme, au milieu des arbres, auquel on accède grâce à un pont suspendu en bambou. Après quelques mètres nous découvrons la vue sur la cascade. Malgré sa faible hauteur, c'est certainement une des plus belles cascades que nous ayons vu (aucune comparaison avec Iguaçu quand même) mais c'est surtout pour l'ambiance générale du lieu qui dégage quelque chose de reposant et avec beaucoup de charme.



Nous montons au sommet de celle-ci pour découvrir une grande famille de vietnamiens affairés à la cuisine. Barbecue de poulet d'un côté et casserole d'escargots de l'autre (tiens un autre peuple qui mange des escargots ! Mais que ne mangent-ils pas ces Vietnamiens ?).
Dans la rivière, des pêcheurs lancent leur filet lesté afin de piéger les poissons sous les pierres puis plongent dans l'eau pour attraper ces derniers. Tout ceci à la main car il faut pouvoir fouiller les petits recoins des pierres pour dénicher les poissons récalcitrants.





Nous quittons Phaxuam pour rejoindre Tad Lo, le village où nous dormirons ce soir et qui possède lui aussi une cascade. Nous trouvons une petite guesthouse, repérée auparavant sur un blog de voyageur, du nom de « Palamei ». Le propriétaire, Po, nous accueille chaleureusement, nous fait visiter et nous propose de dîner avec sa famille et éventuellement avec les autres touristes qui le souhaitent. Nous acceptons avec joie.
Il connait aussi parfaitement la région et nous donne quelques conseils pour la fin d'après midi. Forcément l'activité principale est d'aller voir une cascade ! Nous y allons donc pour le coucher du soleil et c'est effectivement pas mal !
Pour le repas, nous avons droit à des brochettes finement préparées par Julien et deux autres touristes accompagnées de pâtes et de riz gluant, un délice. Notre hôte nous explique qu'hier, il a préparé du serpent pour ses clients... dommage nous l'avons raté.


Après une bonne nuit de sommeil et un petit-déjeuner chez « Mama », qui fait des pancakes ENORMES, nous prenons la route pour rejoindre Pakxong, la ville du café, en traversant justement la région principale de la plantation de café. Sauf que nous ne sommes pas du tout dans la bonne période et que le café est encore à l'état de petites graines vertes sur les arbres. Néanmoins nous nous arrêtons dans un hôtel (le Sinouk Resort) sur le bord de la route après avoir vu un panneau annonçant un jardin botanique ainsi qu'une plantation de café.
Nous sommes accueillis par un Laotien qui parle un peu français et qui nous fait visiter la propriété (magnifique au passage mais hors budget pour y passer une nuit) qui appartient en fait à un français. Notre guide est incollable sur le café et nous explique que dans le plateau des Boloven deux types de café sont cultivés : l'arabica et le robusta. Il nous apprend que les plans de café furent importés par les Français qui trouvèrent que le sol de la région était très bon pour cette culture.
Les récoltes ont longtemps été utilisées comme café bas de gamme, notamment dans les capsules de café expresso et la majorité des plantations sont détenues par des vietnamiens. Mais tout ceci change et les laotiens commencent à miser sur la qualité du café pour pouvoir exporter eux-même et ainsi profiter au mieux des avantages de leur terre.
Après la visite nous dégustons un café en terrasse et nous constatons encore une fois, mais sur place cette fois-ci, que la réputation du café de la région n'est pas usurpée.



Nous continuons notre chemin. Les petits villages défilent sur le côté de la route avec leurs maisons en bambou sur pilotis et les nombreux animaux qui y vivent se donnent rendez-vous sur la route. Poules, cochons, chiens, vaches, buffles,... certains se poussent rapidement mais la plupart comptent sur vous pour les éviter et/ou ralentir.
Deux heures après nous arrivons à Pakxong où Julien a repéré sur internet un café tenu par un Hollandais passionné de café et qui est venu s'installer ici et il paraît que Coffe (c'est son surnom) est une encyclopédie sur l'or noir des Bolovens. Malheureusement pour nous il doit partir à Paksé quelques minutes après notre arrivée. Dommage mais le café était, ici aussi, très bon.
Après avoir déjeuner, nous trouvons une guesthouse qui a cependant beaucoup moins de charme que la précédente mais dans le village aucune n'est vraiment attirante.
Nous partons voir la plus impressionnante cascade de la région (oui nous aimons beaucoup les cascades !), Tad Yuang, à quelques kilomètres de là. Le lieu est lui aussi magnifique. Nous arrivons tout d'abord au sommet de la cascade qui semble très haute car nous ne voyons pas le fond. De nombreux bassins naturels se sont formés juste avant la falaise dans lesquels des pêcheurs chassent les poissons.
Pour pouvoir voir la cascade il faut emprunter un petit escalier qui descend raide. A mi-descente la chute d'eau se dévoile, enfin plutôt les deux chutes d'eau car la rivière se sépare en deux au sommet ce qui donne une double cascade. Magnifique ! Et en plus il n'y a personne. Arrivés en bas nous restons un peu, Julien hésite à se baigner mais le temps tourne à la pluie nous remontons donc au sommet. La pluie passée, Julien se laisse tenter par un saut dans l'un des bassins mais l'eau est trop froide pour Aurore.

Sur le chemin du retour nous nous apercevons qu'il est encore tôt et nous décidons de reprendre les sacs à la guesthouse et de rentrer sur Paksé. Après une petite négociation avec le gérant, qui voulait que l'on paye la nuit complète, nous voilà de nouveau sur la route. Arrivés à Paksé nous reprenons notre chambre. Le lendemain nous restons dans la ville car nous avons un journée de plus avec le scooter. Nous en profitons pour visiter les alentours et un gros bouddha sur la colline qui surplombe la ville d'où nous avons une superbe vue sur le Mékong, encore lui.



Vendredi 17 Mai 2012:

Départ le matin pour les 4000 îles. 4000 îles ? Mais le Laos n'a pas d'accès à la mer ? Et ben non les 4000 îles se situent sur … le Mékong ! A cet endroit, le fleuve est large de plusieurs kilomètres et peu profond donc de nombreux petits îlots se sont formés ainsi que trois grosses îles habitées : Don Khong, Don Khon et Don Det. C'est dans cette dernière que nous choisissons d'aller. Après 3 heures de minibus et quelques minutes de bateau nous arrivons sur l'île. A peine débarqués, nous retrouvons Angel, l'espagnol rencontré au passage de frontière Vietnam-Laos. Il vient lui aussi d'arriver et nous cherchons un hébergement.Nous trouvons finalement un petit bungalow sur le côté « coucher de soleil » de l'île pour un prix dérisoire : 4-5€ par nuit, salle de bain privée (eau froide) et même un petit wifi un peu lent mais sachant que 5 ans en arrière l'électricité ne venait pas sur l'île c'est pas mal.
Nous prenons part à l'activité principale de l'île : la détente dans le hamac au bord du fleuve. Il faut dire qu'il fait très chaud (environ 38° en début d'après-midi). Le soir nous rencontrons quelques personnes de notre guesthouse en train de réserver un tour en kayak pour le lendemain et nous nous laissons convaincre. Nous passons la soirée au resto-bar « Reagee bar » avec tout ce petit groupe accompagné de l'intégrale de Bob Marley dans les enceintes. Ambiance « cool » et ceci même dans le menu qui propose plusieurs « Happy cakes » et autres « Happy... quelque chose » qui laissent peu de place à l'imagination. Et pour les rares qui ne comprendraient pas, le bar d'à côté a marqué en rouge sur son ardoise, en dessous des sandwichs, « Good weed avalaible » (trad: bonne herbe disponible).


Samedi 18 Mai 2012:

Aujourd'hui, kayak ! Le programme : descente le long de l'île, arrêt pour voir une cascade (encore!) et amener les kayaks derrière celle-ci (non nous ne descendons pas la cascade en kayak), continuer sur le Mékong jusqu'à la frontière Cambodgienne pour essayer de voir les dauphins de l'Irrawaddy et manger sur une île au Cambodge (sans visa, en clandestin !) puis continuer le Mékong prendre un tuk-tuk pour voir une autre cascade (toujours !) et enfin un dernier tour en kayak pour rejoindre l'île. Beau programme !

Nous partons donc à 5 kayaks pour cette journée. Les photos parleront d'elles mêmes mais sachez qu'au final nous nous sommes retournés deux fois à cause de Julien qui prenait part à des batailles d'eau (l'appareil photo et le reste étaient dans des sacs étanches, pas d'inquiétude), que nous avons vus des dauphins et qu'Aurore a pris des gros coups de soleil malgré les nombreuses couches de crème solaire (Julien en a lui aussi pris quelques uns mais qui, comme d'habitude, ont vite tourné au bronzage).



Le lendemain, c'est donc repos pour Aurore avec tartinage de biafine pendant que Julien passe la majeure partie de l'après-midi à nager dans le Mékong et à boire des bières (dans le Mékong oui oui) avec d'autre gens de la guesthouse. Il fait la connaissance de Ian, un écossais qui joue de la guitare sur une grosse bouée. A la nuit tombée, tout ce petit groupe (avec Aurore qui est sortie de l'ombre une fois le soleil couché) se retrouve au restaurant puis nous nous rendons dans un bar. Les hommes y resteront tard car il y a la finale de la Ligue des champions et un bar reste ouvert pour l'occasion.




Lundi 20 Mai 2012:

Grasse matinée puis nous louons des vélos pour faire le tour de l'île. Le bout de l'île où nous logeons est rempli de guesthouses/restaurants/bars mais après quelques minutes de vélo, nous tombons sur des rizières et des habitations plus dispersées. C'est vraiment très joli et très calme.


Notre but est de traverser vers Don Khon sur un vieux pont appelé le pont français car il a été construit par les français durant la colonisation afin d'y faire passer le chemin de fer. La voie ferrée a aujourd'hui disparue mais le pont est toujours là et de l'autre côté, il y aurait une vieille locomotive. Mais quand nous arrivons au pont, nous découvrons qu'il faut payer si on veut aller sur l'autre île car il y a des cascades à visiter. Et même en essayant d'expliquer qu'on veut juste aller voir la locomotive (on a même demandé comment dire locomotive en laotien pour se faire comprendre) pas de négociation possible. Du coup, nous rebroussons chemin et décidons de rester sur notre île et de finir notre tour. Nous rencontrons des buffles très placides dont un accueille même le Sackboy sur son dos un moment!


Pour le coucher de soleil, Julien loue un kayak pour aller faire quelques photos sur le Mékong puis nous nous préparons pour partir le lendemain, direction le Cambodge.


mercredi 13 juin 2012

Laos : Le pays du milieu


Nous voici donc au Laos ! Après avoir payé la « stamp fee » (la taxe pour le coup de tampon … à croire que l'encre est chère au Laos... ou l'énergie du douanier), nous attendons 20 minutes que notre bus passe à son tour la frontière et nous poursuivons notre route jusqu'à Muong Khoua (comme ça se prononce), premier village après la frontière, où nous passerons la nuit.

Arrivés dans le village, nous trouvons une petite guesthouse. Nous retrouvons le côté rudimentaire des guesthouses normales (souvenez vous, au Vietnam les guesthouses bas de gamme n'existent pas) mais nous retrouvons aussi le prix qui va avec ! Et notre portefeuille en est reconnaissant.
Nous posons les sacs et nous partons manger et faire un petit tour dans le village. C'est vraiment très mignon, très typique. Arrivés au bord de la rivière, nous assistons à la vie autour de celle-ci. Les enfants jouent, les adultes se lavent derrière les bateaux et le bac d'un autre âge fait la navette entre les deux rives. Personne ne vient nous parler et pourtant les touristes ne sont pas très nombreux ici. C'est un signe, nous avons vraiment quitté le Vietnam.
En remontant la rue, nous tombons sur une partie de pétanque ! Et attention c'est du sérieux ici ! Nous nous arrêtons pour regarder et les joueurs nous proposent des chaises et nous offrent de la bière. Nous ne voulons pas les vexer donc nous acceptons. Surtout que la bière laotienne (la bière « Lao ») est plutôt bonne. Pour un peu on se croirait dans le sud. Pétanque, détente et bière... voilà un pays qui commence bien !


Samedi 5 Mai:

Nous prenons un bateau le matin pour Nong Kiaw (toujours comme ça se prononce), un autre village le long de la rivière vers le sud, pour nous rapprocher de Luang Prabang (notre première grosse étape laotienne). Surtout que la rivière a l'air très belle.
Nous embarquons donc avec une famille de 4 français, un autre couple français, un couple d'anglais, un autre français et enfin un espagnol, Angel, qui parle aussi un peu.... français. Le bateau est plutôt petit et pas très confortable mais la rivière est sympa et les discutions vont bon train (surtout que les élections c'est demain !).
Au milieu du trajet, nous changeons de bateau avec le couple d'anglais car les autres s'arrêtent à Muang Noi, un village plus proche sur la rivière. Nous nous retrouvons donc dans un bateau avec une famille de Laotiens qui déjeunent. Ils nous offrent un peu de leur repas et nous expliquent la technique pour manger au Laos. Dans un premier temps, il faut prendre un grosse boule de « sticky rice » (riz gluant et très collant) et en faire un petit bol puis prendre le poisson et la placer sur le riz et enfin manger le tout. Pas besoin de plat ni de baguettes chacun se sert dans les paniers en osier. C'est délicieux.


Sur la rivière nous croisons quelques installations d'orpailleurs mais il n'y a personne aujourd'hui. Nous croisons aussi des pêcheurs qui vendent leurs prises du jour. Une dame de notre bateau achète deux poissons vraiment gros, en range un dans une glacière mais le deuxième ne rentre pas. Elle le range donc sous le plancher du bateau. Heureusement que le trajet ne durait pas 2 heures de plus car ce dernier commençait à « parfumer » l'embarcation.

Après six heures de navigation, nous arrivons à Nong Kiaw et trouvons un hébergement. Nous cherchons un ATM (distributeur de billets) mais les deux que possède le village sont hors service. Notre hôte nous explique que les coupures de courant sont très fréquentes ici (nous l'avons constaté le soir même) et qu'il faut réessayer demain matin. Heureusement, notre hôte accepte les dollars et nous avons assez de kip (monnaie laotienne) pour payer le bus.
Nous allons donc à la station de bus pour nous rendre à Luang Prabang.

Dimanche 6 Mai :

Arrivés à Luang Prabang après quatre heures de route dans un pickup aménagé pour le transport de passagers, nous trouvons une chambre (avec internet pour les élections de ce soir) et partons visiter la ville. Première curiosité, beaucoup d'enseignes sont écrites en français. On sent bien que la France a laissé son empreinte dans cette ville et ce ne sont pas les stands de crêpes au nutella dans la rue qui nous en feront douter.
A deux pas de notre rue, nous tombons nez à nez avec le Mékong. Ce grand fleuve, qui prend sa source en Chine, marque sur une bonne partie de sa longueur la frontière ouest du Laos. D'abord avec la Birmanie puis avec la Thaïlande et pour finir avec le Cambodge dans lequel il continue sa route. Ce fleuve est important pour nous car nous allons le suivre jusqu'à la frontière cambodgienne même si la plupart du temps nous voyagerons en bus car c'est plus rapide, moins cher, et le fleuve n'est pas navigable partout.

En nous baladant, nous retrouvons Bart, un hollandais rencontré dans le bus Vietnam-Laos. Nous nous donnons rendez-vous le soir pour visiter le marché de nuit et manger ensemble.
Le marché de nuit de Luang Prabang est plutôt grand mais au final beaucoup de stands vendent la même chose et le choix n'est pas très large. Beaucoup de vêtements/tissus et d'artisanat local comme des bijoux ou des sculptures en bois.
Juste à la fin du marché, il y a une petite rue étroite remplie de stands de nourriture. Nous choisissons une assiette de légume/riz bien garnie et des cuisses de poulet, le tout avec une bonne bière Lao. Le prix ? 2€ par personne bière comprise !
Après avoir mangé, nous repassons par le marché mais toujours rien de très intéressant (et de toute façon nous n'avons plus de place dans les sacs !). Nous donnons rendez-vous à Bart le lendemain matin pour aller voir des cascades.


Le soir on hésite à attendre les résultats des élections mais c'est un peu tard pour nous. Nous sommes donc allés voir sur les sites belges pour avoir les résultats à 18h (heure française) et nous avons donc appris que la France a changé... maintenant ! (Ok elle était facile).


Le lendemain matin, nous retrouvons Bart et nous cherchons un tuk-tuk pour nous rendre aux cascades car elles sont à 45 minutes de route. Après avoir négocié le prix (comme d'habitude le premier prix est beaucoup trop cher) nous voilà en route avec un autre hollandais que nous avons rencontré dans la rue et qui souhaitait aussi se rendre aux cascades ce qui permet de faire baisser le prix par personne.
Arrivés aux cascades, nous tombons nez à nez avec des.... ours ! Le site possède trois ou quatre grands enclos dans lesquels des ours noirs d'Asie sont placés après avoir été confisqués à des gens ou trouvés dans un réseau de braconnage car l'espèce est classée « vulnérable ». C'est une association qui lutte pour la protection de cette espèce mais ne peut actuellement pas envisager de réinsertion dans la nature car ils seraient à nouveau braconnés.
Nous assistons au repas des ours et nous repartons vers les cascades.


Nous arrivons par le bas des cascades et il s'avère que la baignade est autorisée. Mais nous n'avons pas nos maillots. Bon, nous décidons d'y aller en sous-vêtements mais celui de Julien est blanc … il redescend donc à l'entrée voir s'il ne trouve pas un maillot de bain. Il en trouve un et à 1€50 en plus (il s'avère que le maillot de bain a duré en tout et pour tout 3h30 avant de se désintégrer mais à ce prix, c'était presque joué d'avance).
L'eau est plutôt froide mais avec la chaleur ambiante (en moyenne 37° dans la journée) c'est très agréable et en plus les cascades sont très jolies et offrent une jolie balade.



Après cette après-midi reposante, nous trouvons un petit restaurant au bord du Mékong pour diner avec Bart puis nous attrapons une crêpe Nutella (miam!) avant de rentrer à l'hôtel.

Vientiane :

Après Luang Prabang, nous prenons un bus direction Vientiane, la capitale du Laos. Nous avons choisi un bus, car les seuls bateaux qui font la liaison sont les « speed-boats » réputés inconfortables et très dangereux, et nous voyageons de jour car nous voulons voir à quoi ressemblent les paysages au Laos. Et bien c'est très beau ! Surtout la première partie du trajet dans les montagnes.
Nous ne nous arrêtons pas dans la ville de Vang Vien qui est la ville où tous les touristes vont faire la fête dans les nombreux bars et discothèques... Nous trouvons que cela ne correspond pas à l'ambiance du Laos et nous laissons cette partie là à la Thaïlande dans un mois.

Arrivés à Vientiane en début de soirée, la mauvaise surprise est du côté des tuk-tuk. Ils se sont tous donnés le mot de ne pas négocier les tarifs, très élevés pour un tuk-tuk au Laos, et nous sommes loin du centre ville. Mais bon en Asie, il faut garder le sourire et faire avec. Nous trouvons un petit hôtel et sortons faire un tour. Nous repérons un restaurant belge juste à côté qui sert des …. moules-frites et des bières belges. Nous le gardons dans un coin de notre tête pour un éventuel repas un soir.

Jeudi 10 Mai 2012:

Nous louons un scooter pour visiter plusieurs temples, dont le Pha That Luang, monument national le plus important du Laos construit en 1566, le matin et le fameux « «arc de triomphe » de Vientiane l'après-midi (nous rentrons à l'hôtel le midi pour passer les heures chaudes au frais).
L'Arc de triomphe ressemble beaucoup à celui de Paris sauf qu'il est plus petit et que les détails sont très asiatiques. Nous arrivons trop tard pour monter au sommet et nous décidons de revenir demain.



Pour voir le coucher de soleil, nous allons au bord du Mékong, et oui, il passe aussi à Vientiane. Mékong n'ayant pas beaucoup d'eau en ce moment nous devons marcher quelques minutes dans le lit du fleuve pour atteindre la rive. A cet endroit, le fleuve fait office de frontière et donc la rive d'en face c'est la Thaïlande.
Il semble que ce moment de la journée, aux abords du Mékong, soit plébiscité par les jeunes Laotien(ne)s pour se retrouver, discuter, se baigner et/ou flirter. Il faut dire qu'en dehors des rares moteurs des bateaux de pêcheurs, l'endroit est très calme et le coucher de soleil teinte l'eau d'une couleur orangée magnifique. Sur la digue se découpe la silhouette d'une grande statue de général qui, le bras dressé vers l'avant, observe le soleil se noyer petit à petit dans le Mékong.


Petite journée le lendemain où nous nous reposons un peu puis nous revenons à l'arc de triomphe pour monter au sommet. Chose étrange, l'intérieur de l'arc est rempli d'échoppes de souvenirs, il y en a même sur le toit.
La vue au sommet n'est pas des plus impressionnantes mais elle vaut le coup pour se rendre compte à quel point la ville est petite pour une capitale.


Puis nous allons visiter le musée national du Laos. C'est un petit musée qui retrace l'histoire du Laos depuis la préhistoire jusqu'à nos jours. La partie la plus documentée est celle de la guerre contre les américains au moment de la guerre du Vietnam, elle arrive juste après la partie sur la colonisation et la guerre contre les français. Et là, on se rend vraiment compte que l'on est dans un pays communiste. Il faut savoir que le Laos a beaucoup souffert pendant la guerre du Vietnam, le pays a été bombardé intensivement (il a reçu plus de bombes pendant cette guerre que toutes les bombes de la seconde guerre mondiale en Europe). En effet, à la frontière entre le Laos et le Vietnam mais côté laotien passait un chemin utilisé par les Vietnamiens du Nord (alors libres) pour apporter des armes au Sud Vietnam afin de combattre les américains, il est appelé la piste Ho Chi Minh. Celle-ci ne fût jamais reconnue par les Vietnamiens et les Américains ont toujours nié les bombardements.
Du coup, dans cette partie du musée, on démarre avec la lutte contre les méchants français colonisateurs/exploitants ayant traité les laotiens comme des esclaves (c'est dit comme ça) puis on passe à la guerre contre les impérialistes américains qui ont tué des milliers de civils (ce qui n'est pas faux). Heureusement des camarades courageux ont défendu le pays contre les français d'abord puis contre les américains et ont permis de sauver le Laos. Tout ça, bien sur appuyé de photos (des camarades et des morts tués par les bombardements américains) et même d'armes entreposées dont certaines auraient servi à descendre un hélicoptère américain.
Par contre, étrangement, aucune trace de la purge exercée par le gouvernement communiste à son arrivée au pouvoir contre les personnes jugées indésirables.
Un musée qui permet donc d'avoir une certaine compréhension de la façon dont les événements ont été vus côté laotien et d'avoir un aperçu de la propagande exercée dans un pays où cela ressort beaucoup moins qu'au Vietnam.

Nous rentrons ensuite à l'hôtel et un mini-bus passe nous prendre pour nous emmener à la station de bus d'où nous partons pour Paksé (prononcer : Pakssé) dans le sud du pays.