Sapa:
Nous avons dû prendre le bus car nous
sommes le weekend du 31 Avril (fête de l'indépendance)/1 Mai, et au
Vietnam, pays fortement communiste, c'est une grande fête et le
train était plein (nous avons aussi eu du mal à trouver un bus).
Le voyage fut pour le moins mouvementé.
Première surprise, plutôt agréable celle-ci, le « lit
double » dans le bus. Jusqu'à maintenant, nous avions eu les
couchettes ½ place mais dans celui là, le lit est plutôt chouette.
Seul problème, deux vietnamiens bourrés qui ont parlé toute la
nuit avec leurs amis situés à l'opposé du bus et ont fumé clope
sur clope à 10 centimètres de nous... Sympa dans un bus...
Autre souci, et pas des moindres, nous
sommes restés entre minuit et 2h30 du matin, coincés sur le bord de
la route. Pour quelle raison ? Et bien notre chauffeur, poussé par
certains passagers voulant aller aux toilettes, a décidé de
s'arrêter quelques kilomètres plus tôt (que l'endroit
officieusement convenu avec un des restaurateurs de la région) dans
un ensemble de petits restaurants.
N'ayant pas faim, nous restons dans le
bus et le chauffeur prend sa pause (c'est à dire qu'il va dormir
30-40 minutes à l'arrière du bus) quand soudain un homme sorti de
nulle part monte dans le bus et commence à crier sur le chauffeur.
Finalement après quelques échanges verbaux, l'homme sort du bus,
repart en voiture et le chauffeur retourne à sa pause. Mais quand
celui-ci veut repartir, il ne trouve plus les clefs.... Il semblerait
que l'homme en colère, qui est en fait l'homme du restaurant
quelques kilomètres plus loin, ait voulu se venger du non-respect de
l'accord officieux en volant les clefs du bus que le chauffeur avait
laissées sur le contact pour la clim.
Branle bas de combat dans le bus. Un
groupe essaie, avec peu de réussite, de forcer le contact avec des
tournevis... Finalement après deux heures de bataille, un homme
arrive à faire démarrer le bus en coupant les fils et en les
rebranchant. Seul problème, le volant est toujours bloqué... Il
faudra attendre une demi heure de plus pour qu'un vietnamien avec les
bons outils arrive pour détruire la sécurité du volant et que le
bus reparte (avec tous les passagers priant pour que le chauffeur ne
cale pas).
Toute une histoire n'est ce pas ? Et le
plus grand mystère dans tout ça ? Le bus est arrivé seulement 20m
en retard sur l'heure prévue … A croire que les gros retards sont
fréquents et donc prévus.
Après un changement de bus (prévu) à
Lao Chai et 1h30 de bus en plus, nous arrivons à Sapa. Nous nous
étions préparés à une ville touristique pleine d'agences de trek
mais nous étions loin de nous douter que nous allions débarquer
dans ce que nous appellerons une véritable embuscade organisée.
La descente du bus est déjà
mouvementée car une bonne trentaine de femmes Hmongs (minorité
ethnique présente au Vietnam, Laos, Thaïlande et Chine) se sont
amassées autour du bus. Toutes vêtues en habits traditionnels, la
moitié portant un bébé dans le dos, et parlant un très bon
anglais, elles se répartissent au fur et à mesure sur les
différents groupes de touristes. Nous héritons de deux femmes qui
ne nous lâcheront pas.
Elles nous ont suivis du bus à l'hôtel
puis au restaurant où nous avons pris notre petit déjeuner puis à
l'hôtel de nouveau. Tout ça pour nous proposer de partir en
« trek » avec elles. Quand nous leur avons dit que nous
ne voulions pas, elles abattent la carte du misérabilisme (en forte
augmentation en Asie) : « Mais Monsieur, Madame, si vous ne
m'achetez rien aujourd'hui, je n'aurai pas d'argent car j'ai attendu
pour vous toute la matinée et il n'y a plus de bus aujourd'hui ».
Le pire ? Vous finissez par acheter
deux babioles qui ne coûtent rien (mais certainement deux fois le
prix local quand même) juste pour avoir la paix. Et oui voilà
comment ça marche ici et nous sommes tombés dedans les deux pieds en
avant mais c'est tellement exaspérant qu'on finit par craquer.
La ville est bordée de montagnes dont
les pentes ont été façonnées par les hommes en rizières
interminables formant un gigantesque escalier verdoyant. Il n'est pas
rare de croiser un buffle d'eau à moitié immergé dans la boue
d'une rizière en friche ou mis à contribution par le fermier pour
labourer le bassin. De nombreuses cabanes en bambou sont dispersées
ça et là dans les montagnes où aucune route ne mène.
Le soleil décline et nous rentrons
heureux d'avoir trouvé une part d'authenticité après la
désillusion de la ville. Nous nous rendons dans une agence pour
réserver un « trek » de 6 heures, au milieu des
villages, pour demain. Les tarifs y sont moins chers et les services
semblent bien meilleurs que ceux proposés par les femmes Hmongs.
Mardi 1er Mai 2012:
Nous partons à 9h en mini bus, nous
sommes un groupe de sept personnes (six filles et Julien) plus notre
guide qui est une Hmong noire (il existe deux groupes de Hmongs près
de Sapa, les Hmongs noirs habillés de bleu foncé et les Hmongs
rouges portant une coiffure rouge pour les femmes).
Lorsque nous arrivons au point de
départ de notre randonnée, nous avons l'impression d'être des
rockstars! Un groupe d'une dizaine de femmes Hmongs se précipitent
sur notre véhicule pour nous attendre à notre descente, c'est un
peu effrayant!
Et lorsque nous commençons notre
marche, elles nous suivent, engageant la conversation (elles parlent
assez bien anglais en plus des trois mots de français habituels:
« bonjour, comment ça va? » et « quel est ton
nom ?»). Nos amies attitrées trouvent que Julien et moi allons
bien ensemble et sont étonnées que nous n'ayons pas d'enfant alors
que nous sommes mariés. Du coup nous avons droit à LA réponse à
la quelle nous avons le droit depuis quasiment le début du voyage:
« not yet » (pas encore).
Nos « amies » nous font de
petits cadeaux en herbes tressées.
Puis vient la pause repas. Et là, on
se fait assaillir par nos « amies » pour qu'on leur
achète quelque chose puisque justement on est leur ami! Conclusion:
il vaut mieux ne pas se faire trop d'amis sur le chemin!! Après que
tout le groupe ait fait quelques achats, les femmes nous quittent et
nous continuons notre balade sans toute notre escorte!
En fin d'après-midi, nous nous posons
un moment près d'une rivière pour profiter de l'ombre. C'est très
agréable surtout qu'il y a tout un groupe d'enfants qui jouent.
Après cette pause, nous remarchons une
demi heure pour rejoindre notre mini bus et rentrer sur Sapa.
Le lendemain nous avons décidé de
prendre le bus pour nous rendre à Dien Bien Phu d'où nous allons
traverser la frontière pour nous rendre au Laos.
Dien Bien Phu:
La journée de bus pour faire le trajet
Sapa-Dien Bien Phu fut longue (10h de trajet) et pas toujours agréable, la route
étant en construction actuellement. Mais les magnifiques paysages
que nous avons pu voir nous ont fait oublier l'inconfort du voyage.
A Dien Bien Phu, nous avions prévu de
visiter le musée retraçant la fameuse bataille entre vietnamiens et
français mais un français d'origine vietnamienne en visite nous a
prévenus que tout était écrit en vietnamien et que nous n'allions
donc pas comprendre grand chose.
Du coup, nous en profitons pour
nous reposer et prendre nos tickets pour le passage de la
frontière.
Départ pour le Laos le lendemain à 5h du
matin!
Vendredi 4 Mai 2012:
Quand nous arrivons à 5h à la
gare, on nous annonce que finalement le bus est à 7h (on a acheté
les tickets la veille!).
Du coup, on va prendre un petit déj
avec Bart, un hollandais, que nous venons de rencontrer et qui prend
le même bus que nous.
A 7h, le bus est là et nous partons.
Le passage n'est pas très compliqué et le visa pour le Laos peut
être fait sur place et payé en dong alors qu'à l'ambassade à
Hanoi (où nous avons fait faire notre visa), on ne peut payer qu'en
dollars.
Par contre, même si vous avez déjà
votre visa, vous devez payer une petite somme (environ 1€) pour les
tampons et le test médical (ils prennent la température de tout le
monde pour vérifier que vous n'amenez pas quelques maladies
bizarres).
Et voilà, nous avons quitté le
Vietnam.
Ouah, il y est allé fort ce restaurateur!
RépondreSupprimerPas trop dure Julien ta journée au milieu de ces 7 femmes ?
Bien vu les pièces sur la coiffe rouge et la photo des rizières est très belle.