mardi 5 juin 2012

Vietnam: suite et fin


Sapa:


Après être repassés par Hanoï pour deux jours, nous prenons finalement le bus pour rejoindre Sapa, une ville du nord réputée pour ses paysages magnifiques et ses belles randonnées.
Nous avons dû prendre le bus car nous sommes le weekend du 31 Avril (fête de l'indépendance)/1 Mai, et au Vietnam, pays fortement communiste, c'est une grande fête et le train était plein (nous avons aussi eu du mal à trouver un bus).



Le voyage fut pour le moins mouvementé. Première surprise, plutôt agréable celle-ci, le « lit double » dans le bus. Jusqu'à maintenant, nous avions eu les couchettes ½ place mais dans celui là, le lit est plutôt chouette. Seul problème, deux vietnamiens bourrés qui ont parlé toute la nuit avec leurs amis situés à l'opposé du bus et ont fumé clope sur clope à 10 centimètres de nous... Sympa dans un bus...
Autre souci, et pas des moindres, nous sommes restés entre minuit et 2h30 du matin, coincés sur le bord de la route. Pour quelle raison ? Et bien notre chauffeur, poussé par certains passagers voulant aller aux toilettes, a décidé de s'arrêter quelques kilomètres plus tôt (que l'endroit officieusement convenu avec un des restaurateurs de la région) dans un ensemble de petits restaurants.
N'ayant pas faim, nous restons dans le bus et le chauffeur prend sa pause (c'est à dire qu'il va dormir 30-40 minutes à l'arrière du bus) quand soudain un homme sorti de nulle part monte dans le bus et commence à crier sur le chauffeur. Finalement après quelques échanges verbaux, l'homme sort du bus, repart en voiture et le chauffeur retourne à sa pause. Mais quand celui-ci veut repartir, il ne trouve plus les clefs.... Il semblerait que l'homme en colère, qui est en fait l'homme du restaurant quelques kilomètres plus loin, ait voulu se venger du non-respect de l'accord officieux en volant les clefs du bus que le chauffeur avait laissées sur le contact pour la clim.

Branle bas de combat dans le bus. Un groupe essaie, avec peu de réussite, de forcer le contact avec des tournevis... Finalement après deux heures de bataille, un homme arrive à faire démarrer le bus en coupant les fils et en les rebranchant. Seul problème, le volant est toujours bloqué... Il faudra attendre une demi heure de plus pour qu'un vietnamien avec les bons outils arrive pour détruire la sécurité du volant et que le bus reparte (avec tous les passagers priant pour que le chauffeur ne cale pas).
Toute une histoire n'est ce pas ? Et le plus grand mystère dans tout ça ? Le bus est arrivé seulement 20m en retard sur l'heure prévue … A croire que les gros retards sont fréquents et donc prévus.

Après un changement de bus (prévu) à Lao Chai et 1h30 de bus en plus, nous arrivons à Sapa. Nous nous étions préparés à une ville touristique pleine d'agences de trek mais nous étions loin de nous douter que nous allions débarquer dans ce que nous appellerons une véritable embuscade organisée.
La descente du bus est déjà mouvementée car une bonne trentaine de femmes Hmongs (minorité ethnique présente au Vietnam, Laos, Thaïlande et Chine) se sont amassées autour du bus. Toutes vêtues en habits traditionnels, la moitié portant un bébé dans le dos, et parlant un très bon anglais, elles se répartissent au fur et à mesure sur les différents groupes de touristes. Nous héritons de deux femmes qui ne nous lâcheront pas.
Elles nous ont suivis du bus à l'hôtel puis au restaurant où nous avons pris notre petit déjeuner puis à l'hôtel de nouveau. Tout ça pour nous proposer de partir en « trek » avec elles. Quand nous leur avons dit que nous ne voulions pas, elles abattent la carte du misérabilisme (en forte augmentation en Asie) : « Mais Monsieur, Madame, si vous ne m'achetez rien aujourd'hui, je n'aurai pas d'argent car j'ai attendu pour vous toute la matinée et il n'y a plus de bus aujourd'hui ».
Le pire ? Vous finissez par acheter deux babioles qui ne coûtent rien (mais certainement deux fois le prix local quand même) juste pour avoir la paix. Et oui voilà comment ça marche ici et nous sommes tombés dedans les deux pieds en avant mais c'est tellement exaspérant qu'on finit par craquer.


Nous nous reposons un peu en fin de matinée pour rattraper la courte nuit du bus et décidons de louer un scooter pour les dernières heures de la journée afin de découvrir un peu les alentours. C'est vrai que la région est magnifique.




La ville est bordée de montagnes dont les pentes ont été façonnées par les hommes en rizières interminables formant un gigantesque escalier verdoyant. Il n'est pas rare de croiser un buffle d'eau à moitié immergé dans la boue d'une rizière en friche ou mis à contribution par le fermier pour labourer le bassin. De nombreuses cabanes en bambou sont dispersées ça et là dans les montagnes où aucune route ne mène.

 

Le soleil décline et nous rentrons heureux d'avoir trouvé une part d'authenticité après la désillusion de la ville. Nous nous rendons dans une agence pour réserver un « trek » de 6 heures, au milieu des villages, pour demain. Les tarifs y sont moins chers et les services semblent bien meilleurs que ceux proposés par les femmes Hmongs.

Mardi 1er Mai 2012:

Nous partons à 9h en mini bus, nous sommes un groupe de sept personnes (six filles et Julien) plus notre guide qui est une Hmong noire (il existe deux groupes de Hmongs près de Sapa, les Hmongs noirs habillés de bleu foncé et les Hmongs rouges portant une coiffure rouge pour les femmes).


Lorsque nous arrivons au point de départ de notre randonnée, nous avons l'impression d'être des rockstars! Un groupe d'une dizaine de femmes Hmongs se précipitent sur notre véhicule pour nous attendre à notre descente, c'est un peu effrayant!
Et lorsque nous commençons notre marche, elles nous suivent, engageant la conversation (elles parlent assez bien anglais en plus des trois mots de français habituels: « bonjour, comment ça va? » et « quel est ton nom ?»). Nos amies attitrées trouvent que Julien et moi allons bien ensemble et sont étonnées que nous n'ayons pas d'enfant alors que nous sommes mariés. Du coup nous avons droit à LA réponse à la quelle nous avons le droit depuis quasiment le début du voyage: « not yet » (pas encore).





La marche dans les rizières et au milieu des villages est très sympa mais il fait chaud bien que Sapa soit en altitude (1550m) et qu'il y fasse frais le soir.
Nos « amies » nous font de petits cadeaux en herbes tressées.


Puis vient la pause repas. Et là, on se fait assaillir par nos « amies » pour qu'on leur achète quelque chose puisque justement on est leur ami! Conclusion: il vaut mieux ne pas se faire trop d'amis sur le chemin!! Après que tout le groupe ait fait quelques achats, les femmes nous quittent et nous continuons notre balade sans toute notre escorte!

En fin d'après-midi, nous nous posons un moment près d'une rivière pour profiter de l'ombre. C'est très agréable surtout qu'il y a tout un groupe d'enfants qui jouent.
Après cette pause, nous remarchons une demi heure pour rejoindre notre mini bus et rentrer sur Sapa.

Le lendemain nous avons décidé de prendre le bus pour nous rendre à Dien Bien Phu d'où nous allons traverser la frontière pour nous rendre au Laos.

Dien Bien Phu:

La journée de bus pour faire le trajet Sapa-Dien Bien Phu fut longue (10h de trajet) et pas toujours agréable, la route étant en construction actuellement. Mais les magnifiques paysages que nous avons pu voir nous ont fait oublier l'inconfort du voyage.

A Dien Bien Phu, nous avions prévu de visiter le musée retraçant la fameuse bataille entre vietnamiens et français mais un français d'origine vietnamienne en visite nous a prévenus que tout était écrit en vietnamien et que nous n'allions donc pas comprendre grand chose.

Du coup, nous en profitons pour nous reposer et prendre nos tickets pour le passage de la frontière.
Départ pour le Laos le lendemain à 5h du matin!

Vendredi 4 Mai 2012:

Quand nous arrivons à 5h à la gare, on nous annonce que finalement le bus est à 7h (on a acheté les tickets la veille!).
Du coup, on va prendre un petit déj avec Bart, un hollandais, que nous venons de rencontrer et qui prend le même bus que nous.
A 7h, le bus est là et nous partons. Le passage n'est pas très compliqué et le visa pour le Laos peut être fait sur place et payé en dong alors qu'à l'ambassade à Hanoi (où nous avons fait faire notre visa), on ne peut payer qu'en dollars.
Par contre, même si vous avez déjà votre visa, vous devez payer une petite somme (environ 1€) pour les tampons et le test médical (ils prennent la température de tout le monde pour vérifier que vous n'amenez pas quelques maladies bizarres).

Et voilà, nous avons quitté le Vietnam.

1 commentaire:

  1. Ouah, il y est allé fort ce restaurateur!
    Pas trop dure Julien ta journée au milieu de ces 7 femmes ?
    Bien vu les pièces sur la coiffe rouge et la photo des rizières est très belle.

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