mercredi 21 septembre 2011

Le royaume dans le ciel


Et voilà nous avons quitté notre premier pays de ce tour du monde. Bon seulement pour quelques jours car nous allons visiter un petit pays enclavé au milieu de l'Afrique du Sud, le Lesotho. Aussi surnommé « Le royaume dans le ciel », ce pays est en effet détenteur d'un record du monde: le point bas du pays le plus élevé au monde ! Vous avez tout compris ? En fait, c'est simple, l'altitude minimale est de 1300 mètres et aucun pays n'a une altitude minimale aussi élevée.
Le Lesotho est une monarchie constitutionnelle avec son roi: Letsie III, sa propre monnaie: le loti (dont la valeur est équivalente à celle du rand sud africain), sa langue: le sesotho et son peuple: les basothos.


Ce royaume ne fait pas partie de l'Afrique du Sud car à partir de 1820, son roi Moshoeshoe Ier a fédéré les différents clans peuplant les montagnes afin de résister aux tentatives des Zulus puis des Boers d'envahir le pays. Pour cela, il a réclamé l'aide des britanniques qui ont mis le pays sous protectorat. De ce fait, lorsque la république d'Afrique du Sud a été créée en 1961, le Lesotho n'a pas été inclus dans celle-ci. Il a obtenu son indépendance en 1966 dans le cadre du Commonwealth.

Le Lesotho étant un pays entièrement montagneux, il nous faut passer par un des cols-postes frontière pour y accéder. Nous décidons de passer par Qacha's Nek au sud du pays et bien qu'un policier sud africain nous ait dit que la route est praticable avec notre voiture (qui n'est pas un 4X4), une fois dans la bataille, il s'avère que la piste est jonchée de nids de poule (ou d'autruche à ce niveau là), de bosses et de cailloux en tout genre. Une fois arrivés à la frontière, les formalités se font facilement et nous arrivons à Qacha's Nek en fin d'après-midi où nous trouvons un petit lodge où dormir.

Vendredi 16 septembre 2011:

Après que le réceptionniste du lodge nous ait donné quelques idées de lieux à visiter, nous partons pour une longue journée de route de 6 heures. Bien que le Lesotho soit un petit pays, les routes sont sinueuses, en mauvais état et les cotes très pentues ce qui rallonge considérablement le trajet.
Nous croisons régulièrement des auto-stoppeurs et décidons de nous arrêter pour embarquer trois personnes âgées. Comme celles-ci ne parlent pas anglais, nous mettons un certain temps à comprendre où elles souhaitent se rendre. N'arrivant pas à connaître leur destination exacte, nous continuons de rouler et elles nous tapent sur l'épaule quand elles veulent descendre. Nous déposons la dernière 30 km plus loin.

Quelques heures plus tard, autre arrêt moins agréable: contrôle de police.
Julien est au volant et a « grillé » le stop du contrôle pensant qu'un homme sur le côté de la route lui faisait signe de passer alors que celui-ci demandait l'arrêt d'un minibus.
Le policier nous arrête, demande son permis à Julien, fait le tour du véhicule et s'aperçoit que la vignette (encore en vigueur ici) est périmée depuis le 31 août (la compagnie de location a oublié de la changer...).
Du fait des deux infractions, il lit ses droits à Julien, le met en état d'arrestation et lui demande de le suivre sur le bas côté de la route pour « discuter ». Après 10 minutes de palabre, de demande d'appel à l'ambassade et d'intimidation de la part du policier, celui-ci explique que si nous lui fournissons des « soft drinks » l'affaire peut être réglée. Julien lui dit alors n'avoir qu'un bidon d'eau dans le coffre et le policier de rétorquer: « ici en Afrique, quand un policier vous demande des soft drinks, il ne s'agit pas de boissons. Vous comprenez? ».
Après négociation du tarif des « boissons » et allégés de 200 lotis, nous repartons bien décidés à ne plus donner un centime à la police.

Nous arrivons enfin à destination: le petit village de Malealea qui est connu pour ses paysages, ses peintures San et ses ballades à pied ou à cheval.
Nous logeons dans le lodge de Malealea qui est tenu par une famille de sud africains. Ce lodge est réputé car il mène différents projets pour améliorer la vie quotidienne des habitants de la région et les fait travailler en tant qu'ouvriers, cuisinières ou encore guides. Les projets sont très divers: éducation, santé, ….
Après un petit tour dans les environs pour nous dégourdir les jambes, nous rentrons diner et le repas est excellent, en particulier la viande et le mielie-meal (sorte de polenta locale à base de maïs) puis dodo sans avoir encore tranché sur notre programme du lendemain: ballade à pied ou à cheval.

Samedi 17 septembre 2011:

Au petit déjeuner, nous discutons avec deux italiens et apprenons que les ballades à cheval proposées sont mixtes: du cheval et de la marche à pied ce qui nous convient tout à fait car nous souhaitons faire un tour d'environ 6 heures et nous ne nous voyons pas les passer uniquement à cheval!!

Nous partons donc dans la matinée sur nos chevaux et avec notre guide direction les peintures San puis les Waterfalls (chutes d'eau).
Le cheval de Julien est plus discipliné que celui d'Aurore mais déteste qu'on lui passe devant et tente de mordre le cheval qui essaie. Celui d'Aurore n'a qu'une idée en tête: manger et veut s'arrêter très régulièrement pour se restaurer!! A part cette petite difficulté, nous arrivons en premier aux peintures San.   
    
                                              
    
Ces peintures ont été faites par les peuples qui vivaient au Lesotho il y a 350 ans, les San et les Bushmans, qui ont depuis été décimés dans les conflits avec les Zulus et les colons blancs.
Les peintures racontent des scènes de vie, de chasse, de rituels chamaniques au travers de dessins simples et chargés de symbole. L'exemple le plus flagrant est certainement l'élan, omniprésent dans les fresques, il représente la force pure, à la fois physique pour les guerriers et psychique pour les chamans.
Malheureusement les peintures commencent à s'effacer par endroits et nous ne pouvons plus en distinguer toutes les subtilités. La faute aux trop nombreux touristes qui n'hésitent pas à toucher les peintures et qui à force en enlèvent les pigments. L'accès « facile » et la non-protection des sites sont extraordinaires pour les visiteurs et les photos mais le prix à payer est élevé. On vous conseille donc de vite y aller et de ne pas y toucher.

Après avoir crapahuté dans la montagne, nous regagnons nos chevaux. Les chemins pour rejoindre la cascade sont plus abrupts qu'au début et les chevaux rechignent à descendre les pentes (pour monter par contre aucun problème...), surtout celui d'Aurore.
1 heure et demi plus tard, et quelques interventions du guide pour pousser le canasson réticent, nous arrivons au sommet de la cascade. Pied à terre, nous descendons en marchant un petit chemin qui nous mène au pied de celle-ci. Petite pause déjeuner car le bourrin, ça creuse ! Julien en a profité pour faire un tour sous la cascade.
Nous remontons le chemin, fatiguant à cause de l'altitude, et nous nous remettons en selle pour la dernière, mais pas la plus simple, partie du tour. Soudain dans une descente, le cheval d'Aurore passe en tête de colonne et distance Julien et le guide d'une bonne minute. Certainement qu'il voulait en finir le plus vite possible avec cette balade.

      

De retour au lodge, nous nous posons au bar (!!!) en attendant l'arrivée d'un groupe de jeunes chanteurs/musiciens du village qui viennent tous les soirs proposer un petit concert. Les instruments sont « faits maison » : les guitares sont constituées d'un bidon en métal dans lequel est enfoncé un manche en bois et du fil de pêche pour les cordes.; la batterie est un gros bidon en métal recouvert d'une « peau » en caoutchouc.
Le résultat est très sympa et certains jeunes dansent dans un mélange de danse traditionnelle et d'improvisation.




Dimanche 18 Septembre 2011 :

Journée de route pour rejoindre le village de Katse [Katssé]. Rien de particulier à signaler sauf un arrêt au casino de Maseru (la capitale). On vous rassure, nous y avons juste retiré de l'argent et sommes ressortis, pour cette fois, avec plus d'argent que nous n'y sommes rentrés !

Lundi 19 Septembre 2011 :

Nous n'allions pas à Katse par hasard, nous y sommes pour le barrage qui se visite, et à 10 Loti (1 euro) /p, on aurai tort de s'en priver.
Ce barrage est immense (185m de haut pour 710m de large) et est surtout à une haute altitude (1993m) ce qui permet de distribuer l'eau sans avoir recours à des pompes.
Il fait partie d'un grand projet hydro-électrique en partenariat avec l'Afrique du Sud, qui comprendra à terme 5 barrages. Ces installations permettront à l'Afrique du Sud de s'alimenter en eau (40% de l'eau consommée provient du Lesotho) et au Lesotho de produire de l'électricité.

   
  
Nous ne pouvons pas vous montrer de photos de l'intérieur du barrage car il est strictement interdit d'en prendre.


Après la visite, nous partons pour Johannesbourg et repassons en Afrique du Sud par un poste frontière au nord du pays (Caledonspoort) avec une route bien meilleure.


5 commentaires:

  1. Et bien que d'aventures! UNE ARRESTATION! Julien a eu les menottes au poignet?! Ca devait être hyper grisant! Après tout, une nuit au poste, c'est aussi partir à la découverte d'un "mode de vie"...
    A méditer.

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  2. Je vous souhaite pleins de bonnes choses. En espérant que ce fabuleux périple enrichira votre vécu personnel.
    Si vous passez par la Nouvelle-Zélande, essayez de monter sur Franz joseph glacier, c'est magnifique ! Si vous passez par la Poynésie Française, essayez d'aller à Huahine, c'est cette petite ile sauvage qui nous a le plus enchanté.
    Bonne route à vous, bonnes découvertes et pleins de pensées positives.
    Béa, Fontenaysienne qui adore voyagé.

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  3. Les canassons du Lesotho ont l'air tout rikiki chétif. Et pourquoi ne voit-on pas Julien à cheval? Tu n'étais pas à ton avantage sur ton fidèle destrier? ^^

    En ce qui concerne l'épisode "gangster made in lesotho", je dirai que c'est dingue peu importe le lieu il existe toujours des flics ripoux. "Mais que fait la police? Mais c'est la police mamie!". Vous avez bien fait dans un sens pour les 200 lotis parce que je pense qu'il n'aurait pas hésité à embarquer Julien pour un terrible interrogatoire (comment ça je regarde trop de film?). Ah oui et en plus j'ai eu un moment de panique avec la photo du gars avec la guitare.. je vous explique. La première fois que j'ai cliqué sur l'article, en fait je regarde toujours rapidement les photos avant de lire le contenu en détail et donc en descendant vite fait j'ai cru voir un gang avec une arme !! Quoi une arme?? Ah non ouf ce n'est qu'une guitare! ^^

    Après sur le contenu j'ai appris plein de trucs merci beaucoup. Par contre si vous nous faites une interrogation écrite pour la prochaine rentrée à votre retour... faudra que je révise! Un QCM c'est possible?

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  4. en tous cas Julien tu l'as vraiment "échappée belle" .... ^^
    Il est vrai que l'on pourrai facilement pensé que le musicien tient plutôt un AK47 qu'une guitare! manquerai plus qu'il fasse partis de la police locale !
    vivement la suite !!!!

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    1. Ah!Ah! Je vois bien Julien plaqué sur le capot de la voiture entrain d'être menotés. Tu aurais dû prendre une photo du policier et le mettre sur le blog ! On l'aurai envoyé au roi du pays avec la petite légende qui va bien. Enfin 20 euros ça va c'est pas très cher non plus. Mais j'espère que tu as demandé à être remboursé par l'agence de location !

      Pour les grottes il aurait fallu dire au guide de mettre ne serait-ce qu'un simple panneau "Don't touch the paint please" en lui expliquant qu'il perdait le patrimoine de son pays.

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